Soirée Opérettes - Samedi 15 septembre 2018 à 20H

Bussy en Opérette !
Opérette dites-vous ? Mais qu’est-ce au juste ? A l’époque des comédies musicales, on aurait bien un peu oublié ce qu’est l’opérette qui a eu jusqu’à Francis Lopez et les productions du Châtelet (Le chanteur de Mexico, Andalousie, Gipsy) ses heures de triomphe.
L’opérette est avant tout joyeuse, amusante et sentimentale avec toujours une fin heureuse. Elle mélange le chant et le théâtre (alors que l’opéra est entièrement chanté) comme l’opéra-comique… qui ne l’est pas toujours puisque Carmen de Bizet se termine tragiquement ! Bref, nous dirons que l’opérette ne se prend pas la tête et divertit pour le plaisir des yeux et des oreilles.

Pourquoi B.Q.C. aborde ce genre musical aujourd’hui ? Pour le plaisir, l’amusement et l’ouverture sur un peu de mise en scène, ce qui nous fait échapper à ce que le concert choral a de statique et figé. Mais quelle aventure mes amis ! Il a fallu convaincre certains de sortir de la masse chorale, de prendre le risque de chanter en solo ou en petit groupe, de respecter une mise en scène et – sacrifice des sacrifices ! – oser se travestir. Car l’opérette, prolongement de l’opéra-bouffe (rien à voir avec la restauration, mais plutôt « bouffon » comme disent les jeunes des cités aujourd’hui) privilégie les scènes comiques. Les « traditions » en rajoutent même avec des gags improvisés dont le succès est parfois tel qu’ils font partie définitive de l’opérette et se reproduisent de génération en génération ! Alors, rions sans retenue même si le sujet est parfois un peu mince.
B.Q.C n’est pas une troupe constituée et j’ai sélectionné ce qui me semblait le plus adapté à nos possibilités. Le propos passera d’une opérette à l’autre avec cependant un fil rouge : l’évolution de la société depuis la révolution française.
Les cloches de Corneville racontent l’attente des villageois après que leurs seigneurs soient partis en exil. Leur retour sera annoncé par les cloches qui se mettront toutes seules à sonner. La fille de Madame Angot nous raconte comment, pendant le Directoire, les classes sociales inférieures ont pu accéder au pouvoir. Cette Madame Angot n’était-elle pas marchande de poisson, et voilà sa fille qui devient une personne de la haute société ? Mais dès l’antiquité, n’en était-il pas ainsi ? Le berger Pâris, beau jeune homme mais simple berger, en devenant l’amant de la reine, la belle Hélène, accède à la fois à la félicité et à la gloire tandis que le Roi Ménélas, mari bafoué part au loin. Tout ça finira mal avec la guerre de Troie… Quant à la belle Aspasie, maîtresse du célèbre sculpteur Phidias (Phi-Phi pour les intimes, au 6ème siècle avant Jésus Christ, eh oui, quand même !) elle passe à la postérité sous le ciseau du maître : serait-ce elle la Vénus de Milo ? Les bras m’en tombent ! Pour finir, revenons à notre temps, enfin presque : celui d’Offenbach en tout cas où les migrants étrangers (voyageurs cosmopolites en goguette à Paris) font la fête, mêlant vrais notables et faux bourgeois qui ne sont que des serviteurs déguisés, grandes dames et cocottes. Qu’importe ? La voilà la mixité sociale dans la fête, et quand c’est la fête, c’est la fête : il faut s’amuser, boire à en être gris, s’en fourrer jusque-là et mettre le feu partout !
Ah ! Paris, Paris, nous accourons vers toi !
Yves Audard

15€ - 12€ adhérents – gratuit pour les jeunes